Week_end de la Pentecôte 2007 en Allemagne

Depuis plusieurs années, notre association est jumelée avec le club de figurinistes de Coblence. Depuis plusieurs années, les échanges se déroulent au mieux, nos amis d'Outre-Rhin envoyant toujours une belle délégation avec de superbes réalisations à toutes nos manifestations. Mais depuis plusieurs années, l'actuel président du « Zinnfigurenfreunden Koblenz » était frustré de ne pouvoir « renvoyer l'ascenseur » et pouvoir accueillir des français en Rhénanie.

 

Ce fût donc certainement une grande satisfaction pour lui de pouvoir organiser un week-end franco-allemand au printemps 2007, même si la délégation française ayant répondu à l'invitation ne fut pas très nombreuse.

 

Le soleil était au rendez-vous de ce samedi après-midi. La route ne fut pas très longue pour nous, mais ce fut très agréable de se retrouver, avec nos hôtes, autour d'un traditionnel « café - Kuchen » d'accueil au mess du régiment où était affecté Reinhold.  La suite de l'après-midi fut consacrée à la visite de la citadelle Ehrenbreitstein surplombant le confluent du Rhin et de la Moselle. Un merci particulier est adressé à Reinhold qui,  armé de ses fiches, nous a servi de guide et a rendu cette visite fort intéressante.  

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Le groupe franco-allemand lors de la visite de la forteresse Ehrenbreitstein                  

 

Puis ce fut le retour au mess qui nous avait accueilli plus tôt dans l'après-midi, pour une sympathique soirée qu'on pourrait définir de « dîner-exposition ». En effet, dans une grande salle, était disposées, autour de la table centrale destinée au repas, contre les murs, plusieurs tables où chacun a pu disposer ses réalisations qu'on a pu admirer pendant l'apéritif qui fut également l'occasion des discours (-Il faut que je pense a travailler un peu plus le mien la prochaine fois ! -) et de l'échange de cadeaux.

 

Tous les deux ans, la petite ville de Kaub, également célèbre pour son château barrant le Rhin romantique, organise le « Bluchertag ». La bourgade est alors envahie par des troupes napoléoniennes ou prussiennes qui reconstituent (au printemps) la fameuse journée du 1er janvier 1814 qui a vu le passage du Rhin par les troupes de Blucher à la poursuite de l'armée de l'empereur Napoléon 1er.

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Le deuxième jour de notre week-end fut donc consacré à cette manifestation au cours de laquelle, nous avons même pu rencontrer le Feldmarchal Blucher en personne au détour d'une salle du musée qui lui est consacré. 

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                   Le groupe franco-allemand ntourant le Feldmarchal

Que dire encore de cette soirée dans une vinstub de la vallée de la Moselle où nous avons pu goûter les vins du même nom et la cuisine locale dans une ambiance plus que conviviale telle que la connaissent les habitués du pèlerinage en Franconie. On connaissait jusque là plutôt la bière de Kulmbach, mais ce soir là, la fraîcheur de la cave aidant, on a pu apprécier (avec modération !) le vin de Moselle.

 

 

Le lundi matin, après un rapide tour de la ville (pluie aidant !), il était déjà temps de se séparer. Il ne restera à la délégation française que d'excellents souvenirs de ce week-end  durant lequel l'efficacité de l'organisation allemande s'est vue confirmée. 

 

Un conseil pour terminer ; la prochaine fois que nos cousins germains organisent un week-end, allez-y nombreux, vous ne serez pas déçus !!

                                                                                             Jean-Luc

L'APPRENTISSAGE DU METIER DES ARMES A LA FIN DU XIII° SIECLE

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L'apogée de la chevalerie se situe au XII° et au XIII° siècle. Le combat à cheval est réservé à une élite guerrière qui se confond avec la noblesse toute entière. Pour pouvoir devenir chevalier, il faut être issu d'un lignage reconnu et suivre un entraînement rigoureux ; on apprend à monter à cheval avant 12 ans,  après c'est trop tard !! et l'on s'initie au maniement des armes auprès d'un chevalier expérimenté, un parent ou un ami, parfois assez loin du château familial.

Comme l'essentiel du combat s'effectue sous la forme de charges au galop contre un adversaire de même puissance, en se servant d'abord d'une lance puis d'une épée, cette formation privilégie l'équitation et l'escrime. L'exercice de la quintaine (représentée ici) consiste à toucher une cible montée sur un axe pivotant, en esquivant la masse d'arme déplacée par l'impact. Il s'agit donc de s'habituer à l'accélération et au choc et à maîtriser ses réflexes. Le futur chevalier porte d'abord le titre d'écuyer puis reçoit son équipement personnel et sa « qualification professionnelle » au cours de la cérémonie de l'adoubement aux alentours de ses 20 ans. Ce rite est, au départ, profane, mais l'Eglise s'efforce de lui donner un sens religieux à partir des valeurs chrétiennes (Paix de dieu, trêve de dieu, croisade ...).

 

Les guerres entre chevaliers sont relativement peu nombreuses et ne font guère de victimes dans leurs rangs ; on se bat entre « portifs », pour la rançon et l'honneur. Les tournois (qui sont des simulacres de bataille) ou les joutes (qui sont des duels à cheval) peuvent avoir le même résultat. A la fin du XIII° et au début du XIV° siècle, ils sont l'illustration la plus parfaite de cet art de la guerre à la fois très brutal et très codifié. Les miniatures du célèbre Codex Manesse de Heidelberg (1er tiers du XIV° siècle) en sont les représentations les plus fameuses ( http://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/cpg848)

 

Dessiné par Francis Quiquerez et gravé par Daniel Lepeltier au standard de 45 mm, la saynette proposée ici réunit Conradin de Hattstatt encore adolescent, son père ; le chevalier Conrad Werner et un valet.

Ces personnages sont bien connus.

Conrad Werner ; bailli impérial d'Alsace vers 1280, est un grand seigneur de la région de Colmar, maître du château du Pflixbourg et possède également des fiefs dans le duché de Lorraine, notamment La Bresse et Gérardmer. Son gisant se trouve dans l'église des Dominicains d'Unterlinden à Colmar.

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En 1285, il conduit son fils au tournois de Chauvency (dans la Meuse actuelle) ; c'est son entrée dans le monde des champions. Le poète Jacques Bretel en a donné un récit en vers dans un manuscrit enluminé conservé à Oxford.

Corandin affronte le sire de Briey. Au début du combat, son père l'apostrophe dans ces termes : « Si tu ne fais pas la besogne, je t'interdis de revenir à la maison, je te chasse de chez moi pendant un mois ». Le choc est brutal, les deux cavaliers tombent à terre, On les croit morts, ils se relèvent, et le poète de conclure en s'adressant à l'assistance féminine : «  Voyez Mesdames dans quel état se mettent ces chevaliers. C'est pour vous qu'ils risquent leur vie et dépensent leur fortune, et sont en péril de mort. Et tout cela pour conquérir votre amour ».

 

Les armoiries des sires de Hattstatt étaient « d'or au sautoir de gueules » ; composées d'une croix de Saint André rouge sur fond jaune. La famille était très ramifiée. La branche de Conrad Werner se distinguait des autres par une étoile noire dans la partie supérieure (au chef) de l'écu. Les différents membres de la famille se reconnaissaient aussi à leur cimier « individualisé ». Le heaume de Conrad Werner était surmonté d'une tête de chien comme le montre son gisant.

Les Hattstatt étaient fiers de leur chevalerie. Plusieurs d'entre eux portent des noms de héros de roman arthurien (Gauvain par exemple) Conrad Werner et son fils ont pris part à différentes campagnes militaires, notamment en Bohème et en Flandres.

 

Georges B.

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Les membres de l'AFCFEF lors de la visite du musée Unterlinden effectuée à l'occasion d'une "Master classe" en 2007

 

STATISTIQUES 2009 - Clin d'oeil à TUVALU

Cette période de l’année est propice, pour certaines administrations, à la parution de statistiques annuelles.

 

L’AFCFEF ne dérogera pas à cette règle, bien que n’ayant rien à voir avec une administration et je vais vous présenter ci-dessous, quelques statistiques sur la fréquentation de notre site ; occasion de quelques clins d’œil !

 

Tout d’abord, je vous rappelle que le site a été créé en juillet 2008. Pour les six premiers mois de cette année là, nous avons eu 933 visiteurs différents pour 1355 visites et 11.200 pages vues.

 

Pour l’année 2009, nous comptons 1660 visiteurs différents pour 2115 visites et 17.250 pages vues.

La plus grosse fréquentation a été constatée en août (200 visiteurs) ; vraisemblablement l’effet Kulmbach.

 

Je passe rapidement sur les jours et heures de visite pour en arriver au hit-parade des pays visiteurs.

Tous les continents y sont représentés. S’il est normal de constater que le tiercé de tête est composé de la France, de l’Allemagne et de la Belgique,  il y a une belle surprise dans le top 10 avec un (ou plusieurs) visiteur(s) régulier(s) du TUVALU. Ne cherchez pas, il s’agit d’un archipel du sud-est Pacifique (çà doit être sympa de peindre des figurines devant une plage de sable blanc avec les cocotiers pour vous faire un peu d’ombre !). Dans le domaine de l’exotisme, on compte également des visiteurs du Brésil, du Japon et même de Singapour.

Dernier clin d’œil ; parmi les mots clefs de recherche les plus utilisés pour trouver notre site dans les moteurs de recherche, il y a  : « grands figurinistes » (je ne l’ai pas inventé !)

Je ne sais pas à qui les internautes pensaient. Si c’est réellement de la taille, j’ai mes chances, mais je ne me fais pas trop d’illusions ; il y a quelques petits figurinistes de grand talent dans le groupe !!

 

Les statistiques, c’est intéressant jusqu’au moment où çà devient barbant. Je vais donc arrêter là en adressant un amical salut au TUVALU (en au reste du monde … de la figurine)

Bonne année, revenez souvent visiter notre site et bonne peinture.

Jean-Luc

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Peinture Francis Quiquerez

 

 

COSMOGRAPHIAE INTRODUCTIO

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La Cosmographiae Introductio  (Introduction à la Cosmographie de Ptolémée) parue à Saint-Dié au printemps 1507 est le premier ouvrage géographique à donner le nom d’Amérique au continent découvert par Christophe Colomb en 1492.  

            Elle est l’œuvre d’un groupe de savants connu sous le nom de Gymnase Vosgien : le chanoine Gautier Lud, administrateur des mines d’argent du duc de Lorraine et fondateur de l’imprimerie de la ville, l’humaniste alsacien Mathias Ringmann et le cartographe fribourgeois Martin Waldseemüller.

            Le nom America ne constitue pas une erreur : en effet, c’est le navigateur italien Amerigo Vespucci qui a été le premier à reconnaître les côtes de ces « Indes occidentales » qui n’avaient rien à voir avec l’Asie.

            Lud, Ringmann et Waldseemüller  avaient traduit et longuement étudié la relation publiée par Vespucci à son retour de voyage. Ils allaient  aussitôt publier une grande carte du monde, un planisphère, sur lequel figure les contours du nouveau continent, ainsi qu’un globe terrestre en fuseaux destiné à être découpé et monté en trois dimensions.

 

            En 2007, l’Association des Figurinistes et Collectionneurs de Figurines de la France de l’Est a contribué au 5e centenaire du nom de l’Amérique en éditant ce groupe de figurines plates au standard 45 mm dessiné par Francis Quiquerez et gravé par Daniel Lepeltier L'association a rendu ainsi hommage à la ville de Saint-Dié-des-Vosges (marraine de l'Amérique) qui accueille ses réunions depuis près de quinze ans.

 Georges

 

LES PETITS SOLDATS DE STRASBOURG

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C'est en Alsace et précisément à Strasbourg que le petit soldat de papier, peint à la main, découpé et monté sur plot, vit le jour.

Au XVIII° siècle, on trouvait déjà, chez plusieurs commerçants de la ville, des feuilles de soldats à découper et à peindre. En 1744, à l'occasion de la visite du roi Louis XV à Strasbourg, un certain Seyfried édita une série de planches commémorant l'évènement et reproduisant les costumes des corporations de la ville. Par la suite, d'autres éditeurs poursuivirent ce genre de publication, notamment les imprimeurs J.H. Heitz et Berger Levrault

En 1791, Jean Frédéric Striedbeck, graveur de son métier et s'intitulant « fabriquant de troupes peintes », éditait un choix de planches de petits soldats gravés à enluminer, pour « l'amusement et l'instruction de la jeunesse ». Mais il n'était pas seul et on trouvait aisément à Strasbourg tout un choix de feuilles gravées, ainsi qu'un assortiment de couleurs, pinceaux et toutes les fournitures nécessaires à la peinture.

La levée en masse de 1792, les campagnes de la Révolution, la Garde Nationale et le grand élan patriotique de l'époque, provoquèrent un accroissement important de l'édition de planches à sujets militaires.  Bien qu'aucune planche de ce temps n'en porte la signature, il est certain que le dessinateur strasbourgeois Benjamin Zix participa à cette vogue de la figurine militaire.

Puis ce fut l'avènement de l'Empire et c'est à ce moment que commence véritablement la grande épopée du petit soldat de Strasbourg. Les rues de la vieille cité connaissent une animation extraordinaire et c'est un défilé ininterrompu des troupes les plus diverses de la Grande Armée. Les éditeurs s'en donnent à coeur joie et toute une série d'impressions est réalisée à l'intention des peintres amateurs de beaux uniformes. C'est à cette époque que naît la collection Boersch ; la plus ancienne qui nous soit parvenue dans son intégralité, mais malheureusement dispersée au feu des enchères en 1971.

La production se poursuit sous la Restauration et la Monarchie de Juillet et prit un essor important grâce à l'apparition de la lithographie. De grandes collections voient le jour. On cite volontiers Edouard Kratz ; maire de Strasbourg en 1850 qui mit sur plots un ensemble de 24.000 figurines. Le phénomène se poursuivit pendant tout le XIX° siècle et le musée historique de la ville de Strasbourg (malheureusement fermé pendant plus de dix ans) possède de magnifiques séries de cette époque (toujours pas visibles depuis la réouverture du musée). Il faut aussi noter l'apparition, sous le second empire, des feuilles de l'imprimerie Silbermann, plus tard Fischbach qui, imprimées en noir et en couleurs, dépassèrent de loin la production locale avec un tirage prodigieux pour l'époque de 130.000 feuilles par an.

Le phénomène « petits soldats » se poursuit jusqu'à la première guerre mondiale avec toujours autant d'amateurs passionnés. Les collections Carl, Boenwilwald, Wurtz sont là pour en témoigner.

Mais c'est surtout entre les deux guerres qu'apparut une nouvelle génération de collectionneurs influencée et dirigée par le maître Ganier Tanconville. Les Schneider, Klaenschi, Kopf, Speich ou Schilder créèrent à ce moment des ensembles qui atteignirent un niveau artistique incontestable, parfois très proche de la miniature, les peintres d'alors créant et dessinant eux-mêmes les sujets.

Après la deuxième guerre mondiale, les amateurs se raréfièrent pour n’être plus que quelques-uns, et de nos jours, les peintres de petits soldats de Strasbourg se comptent à peine sur les doigts d’une main.

Le temps n’est plus où l’on pouvait consacrer les longues soirées d’hiver à ce genre de travaux. Il serait pourtant souhaitable  que cette tradition si typiquement strasbourgeoise ne disparaisse pas tout à fait et qu’elle trouve de jeunes émules pour reprendre le flambeau que s’étaient transmis avec tant de ferveur les collectionneurs d’autrefois. 

Jacques S.

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Les photographies illustrant cet article repésentent quelques détails d'un diorama (collection privée) que nous vous présenterons plus en détails prochainement.